Saleté d'patron...

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Cela faisait des heures qu’elle marchait sous le soleil de plomb. Elle qui supportait bien la chaleur d’habitude, elle se devait d’avouer que la température commençait à devenir vraiment dérangeante.
La jeune femme remonta jusqu’à ses pommettes le pan du chèche qu’elle mettait sur sa bouche pour éviter de se retrouver avec du sable sur le visage, quand une rafale de vent l’aveugla des grains qu’elle emportait. Elle s’était retenu plusieurs fois de vaciller sur ce terrain peu stable, la chaleur du sol lui brulerait la peau et malgré tout, elle n‘oserait pas se relever.
Pourquoi avait-elle accepté ?
Était-elle folle ? Insouciante ? Ou juste assoiffée d'argent ?
Qu'est ce qu'elle venait chercher dans un désert, qui, en plus d'être le trou du cul du monde, se trouvait être plus brulant que l'enfer ?

"-Trouvez moi les ruines de Xerxès, dites moi ce qui s'y trouve et je vous paie assez pour que vous soyez tranquille un petit bout de temps." avait dit l'homme gras en exhibant un tas de cenz très alléchant.
Évidemment, elle avait accepté de suite, aussi insensée soit la demande de cet employeur assez dérangé.
L'appât du gain, un point faible important de Violet.
A cause d'une poignée d'argent, elle était dans un foutu désert à chercher des ruines où il n'y avait absolument rien ! Ne serait-ce que des bestioles pas très sympa et beaucoup de sable.

Qu'est ce qu'elle en avait marre de servir des tas de sales porcs (ou de vieilles truies, ça arrive) pour tuer leur principal rival ou aller à Pecnocity chercher le Dahu qui les enrichira. Finalement elle n’avait pas une vie aussi reluisante qu’elle voudrait se le faire croire…
Elle n'était bien sûr pas la seule à être attirée par l'argent.
Le monde était dirigé par la soif de richesse. Mais pour s'enrichir encore plus.
Elle c'était juste pour son confort personnel, mais apparemment, elle était prête à aller très loin pour ça, jusqu'à mettre entre parenthèse son désir encore plus grand de liberté.

Chaud, sec, immense.
Il n'y avait que ça pour décrire ce lieu où seul les idiots ou es immigrants désespérés pouvaient entrer. Les dunes se perdaient dans l’horizon, donnant l’impression que le désert n’en finissait pas. Elle se demandait même si elle n’était pas dans le treizième cercle des enfers ou dans une autre dimension.
Et en plus, elle avait vraiment soif.

Putain de vie.

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Au QG de Central, quelques heures auparavant …

« Lieutenant Hawkeye ! Lieutenant Hawkeye ! »

Riza marchait dans les couloirs du QG quant quelqu’un l’interpela. Elle se retourna.

« On vous demande pour une expédition, il faut que vous alliez voir le commandant Armstrong. »

Riza se dépêcha d’aller rejoindre un attroupement de militaires autour du commandant Amrstrong qui annonçait :

« On nous a rapporté que de violents affrontements avait eu lieu à la cité de Lior. Nous avons pour missions d’aller voir ce qui se passe là-bas et éventuellement de rétablir l’ordre en aidant un prêtre qui serait le souverain de cette cité. »

Cela faisait longtemps que Riza n’avait pas quitté Central, on l’envoyait rarement en mission car elle faisait partie du détachement personnel du colonel Mustang. Cela ne l’enchantait guère qu’on la séparait du colonel mais en ce moment, Mustang avait pour principale mission de rester dans son bureau à longueur de journée aussi elle ne broncha pas.

« Les lieutenants présents sont chargés chacun d’une patrouille de 10 hommes, tenez vous prêts, nous partons dans une heure. Rompez les rangs ! »

L’attroupement se dispersa. Riza passa dans le bureau du colonel pour le prévenir de son absence mais le bureau était désert.

*Quelqu’un se chargera de le prévenir …*

Elle passa prendre une arme de plus, elle prit un fusil qu’elle mit en bandoulière sur son dos et descendit dans la cour. Cinq voitures étaient chargées quasiment à bloc, elle monta dans la voiture qui lui avait été affectée. Riza salua les passagers, ils n’avaient pas l’air stressés, en effet, on envoyait souvent l’armée rétablir l’ordre dans les villes où la population se soulève mais à l’arrivée des militaires, le conflit s’apaise rapidement. Peut-être le souvenir de ce qui s’est passé à Ishbal … en tout cas, on déplore peu de perte donc souvent pas de quoi s’inquiéter. Elle s’assit à l’arrière du véhicule pour pouvoir regarder le paysage qui s’offrirait à elle pendant le voyage.

Le commandant Armstrong monta dans le dernier véhicule et ceux-ci démarrèrent.

Dans le désert menant à la cité de Lior …

Cela faisait un moment qu’ils étaient partis, Riza somnolait à l’arrière de la voiture come la plupart des militaires assis à côté d’elle d’ailleurs. La chaleur devenait étouffante et par les ouvertures du véhicule c’est le sable qui s’engouffrait par poignées entières … Personne ne parlait pour ne pas avaler du sable et chacun plissait les yeux ou les fermait carrément.

Riza se releva, elle voulait observer un peu ces grandes étendus de sable à perte de vue. Elle mit sa main au-dessus de ses yeux : le désert est un endroit impressionnant mais morbide, du sable qui parfois se soulevait en une mini-tornade et aucun signe de vie …Aucun ?
Riza crut distinguer une forme devant elle, elle ouvrit un peu plus les yeux … Effectivement, il semblait y avoir quelqu’un qui marchait là à quelques dizaines de mètres à côté des voitures. Il ou elle était seul(e) à priori.

*Ce n’est quand même pas un mirage …*

Riza se leva et s’approcha du conducteur.

« Faites demi-tour, là-bas, il y a quelqu’un qui est à pied et qui a peut-être besoin d’aide. »

« Je n’ai pas de droit de me détacher des autres véhicules, Lieutenant. »

« En attendant, je suis la seule autorité présente dans ce véhicule alors vous faites demi-tour ! Et je me charge d’expliquer cela au commandant Armstrong alors demi-tour. »

Le conducteur s’exécuta, tourna et se dirigea vers la forme.

*Déjà, ça n’a pas l’air d’être un mirage, puisque le conducteur le voit aussi.*

La forme se dessina de plus en plus précisément, il s’agissait d’une personne en vie puisqu’elle bougeait … une femme apparemment.

Le véhicule s’immobilisa et Riza descendit pour proposer son aide à la jeune femme. Elle était ensablée et semblait se dessécher à vue d’œil. Riza fit quelques pas dans le sable en essayant de ne pas s’enfoncer. Quand elle arriva à quelques mètres de la jeune femme, elle cria pour couvrir les rafales de vent.

« Madame ! Est-ce que ça va ? Vous avez besoin d’aide ? Nous avons un véhicule, nous pourrions vous déposer à la cité de Lior si vous voulez. »

La jeune femme plissa les yeux pour savoir si ce n'était pas un mirage qui l'interpellait dans cette immensité sans âme qui vive, même pas un dromadaire perdu. Si il y'avait réellement un être humain qui lui parlait, c'est qu'elle avait une chance inouïe.
En effet, une femme blonde, surement une militaire vue son uniforme, était là, près d'une voiture, d'où semblait patienter sa troupe, qui n'avait pas l'air ravie de cette halte.
Elle cria le plus fort qu'elle pu, avec une voix enrouée par la soif:

-Cela ne serait pas de refus ! Je ne tiens vraiment pas à mourir asséchée dans cette fournaise !

Violet parvint à se dégager assez facilement du sable qui l'empêchait d'avancer, et parti rejoindre la militaire.
Bon sang, pour une fois qu'elle avait un coup de bol ! Pile au moment où elle allait crever dans le trou du cul du monde, un escadron tombait du ciel, prêt à la déposer à la ville la plus proche. Néanmoins, Lior devait être plutôt éloigné de Xerxès... Tant pis, elle ira chercher ces foutues ruines une autre fois, équipée et accompagnée de préférence.

Sans prévenir, elle s'assit sur la banquette arrière du véhicule, adressant un salut de la main à la personne à côté d'elle pour ensuite la détrousser de sa gourde et en vider goulument le contenu. Enfin désaltérée, elle repassa le récipient vide à son propriétaire avec un sourire à la fois gratifiant et carnassier au militaire, qui manqua de donner une raclée à la chimère. Ce geste fut retenu lorsqu'il vit l'état de Violet. Ses traits étaient tirés et elle semblait complètement épuisée, lui infliger une simple gifle aurait pu avoir des lourdes conséquences sur elle.
Puis, elle s'était exclamée joyeusement, d'un ton qui tranchait avec son air exténué:

-Je suis désolée de m'incruster comme ça les gars, mais j'y peux rien, vous allez devoir me supporter le temps du trajet !

Elle s'était ensuite tournée vers celle qui avait eut le courage de venir la chercher:

-Merci de votre proposition madame !

La jeune femme, même de loin, avait l’air épuisé, sa voix était rauque comme on peut l’attendre de quelqu’un qui serait resté trop longtemps dans un désert sec et aride sans aucune forme de vie, d’eau ou de nourriture à des kilomètres à la ronde.

Elle accepta l’aide des militaires et commença à se mouvoir pour s’extraire du sable dans lequel elle s’enlisait progressivement. Quand elle fut arrivée à quelques mètre de Riza, cette dernière se retourna vers la voiture des militaires et tira de toutes ses forces sur sa jambe qui avait commençait à s’embourber.

Le lieutenant monta dans la voiture et se rassit à sa place, juste à côté de l’endroit où la jeune femme prit place. Elle salua son voisin le plus proche pour mieux lui détrousser sa gourde et la vider d’un coup. Elle devait avoir passé un moment dans ce désert, elle était couverte de sable, ses traits étaient tirées comme si elle avait été placé dans un four et qu’elle y avait desséché …

« Vous pouvez repartir vers Lior. » lança Riza au conducteur qui râlait sur son volant.

Elle l’ignora et la voiture repartit, difficilement mais repartit quand même. Riza se retourna vers la femme brune à l’origine mais plus trop depuis qu’elle était totalement enduite de sable. Elle avait vraiment l’air mal en point.

« Est-ce que … » et une rafale traversa la voiture … Riza goba du sable à la pelle. Elle s’étouffa et toussa tant qu’elle put. Elle eut le réflexe d’attraper la gourde de son voisin et de la vider comme l’avait fait la jeune femme pour se calmer. Elle grimaça.

*Je pense que j’ai eu ma dose de sable pour un bon moment … saleté de désert !*

« Est-ce que ça va aller ? Vous êtes resté longtemps dans cette fournaise ?» reprit-elle.

Elle se demandait ce que pouvait bien faire une personne dans le désert seul, sans équipement … à part se suicider. Mais elle se garda de lui poser la question pour l’instant. Moins, elle ouvrait la bouche, moins de sable elle goberait.

Pour l’instant, elle la regardait comme si à tout moment elle pouvait s’effondrer morte desséchée. Mais la jeune femme avait l’air plus résistante qu’il n’y paraissait. Elle plaisantait même avec les autres occupants de la voiture qui affichaient une tête d’enterrement depuis qu’ils étaient partis.

Riza tourna la tête une seconde, au loin, on voyait la cité de Lior qui se dessinait, les autres voitures avaient dues arriver et n’attendaient qu’eux pour évaluer la situation là-bas.