Drôle d'endroit pour élaborer un plan...

La nuit dernière :

Une sombre pensée, pas le besoin de dormir évidemment donc toujours les pensées. Personne pour les partager mais de toute façon, aucune envie de les partager. Aucun ne pourrait comprendre. Elle-même avait du mal à assimiler. Bien que son visage restait intact de tout trouble, après tout le trouble est trop humain d'un certain point de vue puisqu'on peut se demander ce qui troublerait un homoculus, ils auraient tord de penser ainsi pourtant, le fort intérieur de Lust ne résolvait pas le mal aise qui venait de lui prendre. Un flash, un homme, un verre d'eau, une serviette imbibée d'eau qu'on tapotait gentiment sur le front d'une personne à travers laquelle elle voyait, apparemment malade. Ce visage encore, ses lunettes mais... tout d'un coup plus rien.

*Qui es-tu ? Toi qui apparait comme ça...*

Qui était-il ? Ou même était-ce valable aussi pour, qui était-elle ? Elle, cette femme si mal. Pourquoi ça lui venait d'un coup ? Pourquoi à elle ? Lust n'avait rien à y voir. Non ? Pourquoi ? Qui ? Qui ? Surtout cette question, elle l'obsédait avec le pourquoi à elle. Elle se jurait pourtant n'avoir jamais vécu cette scène. Alors pourquoi se trouvait-elle à la place de la souffrante ? C'était malsain, même pour elle, et l'homonculus aux ongles tueurs le sentait, le savait. Si le maître apprenait ?

*Savons-nous tout ? Je ferais honneur à mon but, et s'il faut obéir à Dante pour ça. Oui, je le ferai. Elle nous rendra humains...*

Devait-elle lui dire ? Qu'allait-elle lui répondre ? Si elle était en contact avec elle, c'est seulement parce qu'elle avait promit de les aider, qu'elle les avait nourrit et que le rêve s'incarnait qu'en elle... Alors non. Non, c'était son calvaire. Et l'homonculus le porterait toute cette nuit jusqu'à que d'autres activités n'occupent son temps.

Le journée même :

Elle n'avait pas réussit à oublier : droit réservé aux humains il semblerait ou aux mortels du moins. La journée ne s'annonçait pas mieux. Le maître n'avait rien annoncé et les laissait continuer. Continuer quoi ? Cette recherche sans fin, mais qui, il le fallait, allait en avoir une. Un détour bref dans les alentours, quelques rumeurs sur les Ishbals et nouvelles aussi.

Une toile à tisser... une de plus. Pour abattre son plan, le mettre à éxécution, l'appliquer en se servant le plus possible des autres pour ne pas être à découvert. Tout ça pour quoi ? Pour la pierre bien-sûr... Enfin, pour l'espoire de devenir un jour ce que de récents... « souvenirs » lui ont permi de voir : une femme vivante, avec une âme. Mais personne. Personne ne savait que ça lui prenait, seulement savait-on son aspiration à la voix humaine.

Un grognement lointain, une voix couineuse, quelques claquements dents, des mouvements excités et précipités... Le regard perdu autre part, pensive, un peu engourdie si c'était possible, elle ne releva la tête qu'après un certain temps, ce avec un visage de marbre qui ne laissait rien parraître. Gluttony... Il la regardait avec des yeux ronds comme des trous noirs. Trous vides, sans la moindre personnalité : sans âme. Sûrement comme les siens, elle n'osait même plus y penser avant que ça ne recommence. Ces fragments de souvenirs, depuis quand ? Pourquoi ? Encore une fois, la paix ne dura pas assez longtemps en ce lieu pour qu'elle puisse totalement y penser car déjà, son compagnon d'infortune lui parlait et sa voix atteint enfin son... esprit ?

- J'ai faim Lust.

Elle soupira. Et haussa des épaules et mettant le plat des mains vers le ciel, montrant que tant pis. Elle glissa alors, la voix de son ton habituel, sans onces de sympathie, élégante mais sombre. L'ironie noire, si on peut dire.

- Tu ne crois pas qu'un petit régime te ferait du bien...? Tant pis, je chercherai à la cuisine alors...
- Chercher quoi Lust ?
- La suite, Gluttony, la suite...

En effet, elle, l'homonculus de gourmandise et Envy, avaient déjà semé les graines de quelques plans mais il n'y avait jamais de "en avoir trop fait". Surtout que ça traînait. Que faisait le petit Alchimiste ? "Alchimiste nabot" comme le dit si bien l'être d'envie. Ne tenait-il plus à récupérer son bras, sa jambe, le corps de son fère ? Devait-on en plus lui promettre de recréer sa mère si il détenait la pierre rouge ? Ce serait si facile... C'était déjà si facile. Elle l'avait vu, l'enfant qu'il était il y a peu dans un coin perdu ou un pauvre désespéré n'était même pas capable de faire un homonculus ! Seulement de vulgaire poupée, l'ami d'Honheneim était bien pitoyable, Matjal, Madjal ? Quelque chose comme ça... Enfin, cela n'avait d'importance, petit ouplus grand, Edward et Alphonse Elrci risquaient pas à ce rythme d'avancer de si tôt. Dire qu'on les disait intelligents et digne de leur père... Alors c'est la lenteur qui les gagnait. Non, Lust oubliait leur manie des bonnes actions sur le chemin sûrement... Peu importait, il fallait qu'il se bouge un peu. Et rien de mieux que quelques indices, ou du moins ce qu'il croirait indice lui et son frère en feraille, pour bouger ceux-ci. Mais la patience de Lust s'accordait là à trouver quoi en attendant. De quelle façon hum ?

Alors qu'elle avait trouvé place sur une unique table, où elle s'assit à même et non sur une chaise, elle resta à penser alors que son compagnon à grosse bedaine trouvait de quoi satisfaire sa faim sans limites. Comme quoi, âme ou pas, tous les êtres étaient susceptibles aux habitudes. La sienne ? Penser, se tourmenter. Jusqu'à que le maître apparaisse et balaye sans même le savoir ces pensées. Pour combien de temps encore ? Un autre soupir, le flanc de l'index sur le menton... Où en était Envy de son côté ? Et l'autre, qui est si bien passé ne leur donnait-il rien à savoir de ces idiots d'humains ? Ca l'irritait. Il n'y avait qu'eux deux, enfin si on ne comptait pas les éternels amusements d'Envy. Elle se dit qu'alors qu'aller peut-être ce qu'avait donné ce qu'ils avaient semé à Lior ne serait pas plus mal. A moins de parcourir un peu le pays pour trouver un autre alchimiste désespéré. Pourquoi pas après tout...

» Interview de Edward Elric pour le Greed mag